« Travaillant depuis de nombreuses années sur la ligne transfrontalière, nous avons vite compris que même si nous sommes des partenaires en puissance, nous restons néanmoins différents. »

Pouvez-vous nous présenter Link Lab en quelques mots, son historique et comment ça a commencé ?

Link Lab France, situé à Lille, fait partie du groupement Link Lab, basé à Kortrijk. Le groupe réunit plusieurs marques spécialisées : DENCITY, dédiée à l’urbanisme, MARKLAND, axée sur l’architecture des grands projets, US, spécialisée dans l’architecture de logements privés, et STAY, qui se concentre sur l’architecture intérieure. Avec plus de 30 ans d’expérience, Link Lab regroupe aujourd’hui une équipe d’environ 25 personnes, opérant principalement sur les territoires belge et français. Outre  son rôle traditionnel d’architecte, Link Lab offre également des services d’accompagnement à la maîtrise d’ouvrage (AMO) pour tout type de projet complexe, ainsi que dans le domaine du montage immobilier.

Quels sont les principaux domaines d’activité de Link Lab et les marchés cibles sur lesquels vous intervenez ?

Nous intervenons sur des projets multiprogrammes de toutes tailles, en particulier sur des projets complexes dans les domaines techniques, économiques, politiques ou linguistiques. Ce qui nous distingue, c’est notre capacité à valoriser chaque aspect d’un projet, qu’il s’agisse des délais, des coûts ou de la communication. Nous nous engageons à intégrer l’ensemble des échelles du projet, du master plan à la poignée de porte, du business plan à l’ergonomie de travail, afin d’apporter à nos clients une approche globale et cohérente.

Quel a été le parcours de Link Lab jusqu’à présent, et quelles étapes clés ont marqué son développement au fil des années ?

Les partenaires fondateurs de Link Lab ont d’abord travaillé ensemble sur de grands projets au sein de grands bureaux d’architecture avant de prendre leur propre envol en 2018. Depuis, grâce à la confiance et à la fidélité de nos clients, nos projets et notre chiffre d’affaires n’ont cessé de croître, Nous avons eu l’opportunité de participer à des concours emblématiques tels que celui du casino de Knokke-le-Zoute, une résidence de standing à Liège, la transformation du siège social du Crédit Agricole à Lille  ou encore l’ancien site Transpole à Marcq-en-Baroeul. Au fil des années, nous avons livré de nombreux logements en Belgique, aménagé des restaurants réputés, et transformé des bâtiments comme l’ancien siège social de Partenord Habitat à Lille pour le compte de l’école de management IESEG. Actuellement, nous avons plusieurs projets en cours, notamment la construction d’une tour de logements étudiants à Kortrijk, des logements sociaux à Grande-Synthe, divers immeubles résidentiels et quelques bâtiments d’activités.

Quelle est la vision de Link Lab pour l’avenir de l’architecture, et comment celle-ci se reflète-t-elle dans vos projets ?

Nous avons compris depuis longtemps que notre métier ne se résume pas à « la construction de murs et à l’étalement de mètres carrés » … Les défis planétaires actuels exigent un engagement responsable de la part de toutes les parties prenantes d’un projet, chacune étant déjà confrontée à la complexité locale liée à son sujet spécifique.

Notre approche repose sur un croisement des compétences et des disciplines pour répondre à la fois aux enjeux globaux et aux besoins locaux. Notre objectif est de réaliser des projets pertinents, adaptés à l’instant T, tout en préservant les ressources pour les générations futures. Plutôt que de privilégier une expression architecturale individuelle, nos projets sont le fruit d’échanges et de collaborations entre individus.

Quels sont les projets futurs pour Link Lab, tant en Belgique qu’à l’international, que vous pouvez partager avec nous ?

En 2024, nous avons eu l’honneur de présenter trois projets lors du World Architecture Festival (WAF) à Singapour, où nous avons été primés « meilleur espace de travail » pour nos bureaux à Kortrijk. Aujourd’hui, nous poursuivons activement notre développement en France, et nous entamons également des démarches aux Pays-Bas. Par ailleurs, la partie francophone de la Belgique, pourtant si proche, reste un marché à conquérir et un axe de développement stratégique pour l’avenir.

Comment des collaborations avec d’autres entreprises locales, comme des ingénieurs ou des entreprises de construction, ont-elles influencé vos projets et votre développement ?

Les cultures d’entreprise, les normes, les lois et même les lobbys rendent souvent complexes le passage des frontières dans le secteur de la construction. Les savoir-faire ne sont pas identiques, et les relations professionnelles non plus. Pourtant, à chaque fois que nos partenaires ont abordé ces différences culturelles comme une opportunité et non une difficulté, nous avons pu concrétiser des projets qui ont permis à toutes les parties de grandir ensemble.

Comment l’innovation et la durabilité influencent-elles vos choix architecturaux et vos processus de conception ?

En tant qu’architectes, nous concevons des prototypes plutôt que des produits en série qui ont été testés et standardisés. Nous sommes constamment amenés à respecter des règles en évolution, notamment dans le domaine du développement durable, où les exigences changent rapidement. Il est donc essentiel pour nous de rester à l’affût des dernières innovations et de nous tenir à la pointe des nouvelles tendances. Cependant, le plus grand défi reste de collaborer avec des partenaires et des commanditaires qui partagent cette sensibilité environnementale et qui sont réellement engagés à investir les moyens nécessaires pour y répondre.

<< Car, au-delà du « savoir-faire », il s’agit avant tout de « vouloir faire ». >>

Le développement durable, à force de réglementations, est devenu une science à part entière, gérée par des spécialistes, alors qu’il devrait avant tout relever du bon sens. Certes, la technologie peut apporter des solutions à de nombreuses problématiques, mais ne serait-il pas plus sage d’éviter la majorité de ces problèmes dès le départ, et de concentrer les talents sur les véritables défis ?

Au high-tech, nous préférons le low-tech, à l’addition la soustraction, à l’accumulation le frugal. Mieux vaut peu mais mieux …

En quoi votre collaboration avec la CCFBL a-t-elle contribué au développement de Link Lab ?

Depuis nos débuts, la CCFBL a toujours été d’une grande bienveillance à notre égard. Chaque fois que nous avions une idée pour développer notre activité ou trouver des partenaires pour nos projets, nous avons pu compter sur leur accompagnement. Pour nous, la CCFBL est bien plus qu’un simple facilitateur de mise en relation entre des personnes de bonne volonté. C’est un véritable catalyseur des appétences transfrontalières, voire une boîte à idées pour les entrepreneurs, dans le sens premier du terme. Elle nous permet de nourrir nos réflexions et d’accélérer notre développement.

Stéphane Degroote

CEO France

www.linklab.eu

Email: stephane.degroote@linklab.eu

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