Cécile Boury

  • 30 ans d’expertise en développement commercial et marketing en France et à l’international
  • 20 ans au sein d’une société devenue leader mondial dans la fabrication de textile haut-de-gamme, basée dans le Cambrésis. 65 pays, défrichés un par un
  • Conseiller du Commerce Extérieur de la France depuis 10 ans, membre des comités Nord-Pas-de-Calais et Hauts-de-France
  • Déléguée interrégionale de l’OSCI (Organismes Spécialisés en Commerce International), pour les Hauts-de-France et la Normandie
  • Membre des Femmes Cheffes d’Entreprise
  • Enseignante vacataire à l’IAE de Lille

Que pouvez-vous nous dire sur CBCI dont vous êtes la CEO ?

En 2010 j’ai décidé de créer CBCI. Au départ mon idée était de faire valoir mes compétences auprès d’entreprises qui n’avaient pas forcément les moyens de se payer un Directeur Export, et d’aider ces personnes à bâtir leur stratégie. Ma force n’est pas seulement de concevoir mais de faire, et de mettre en place tout le processus opérationnel de manière très pragmatique pour arriver aux résultats attendus.

Nous pouvons également juste faire du conseil lorsque cela est le choix du chef d’entreprise en fonction de la taille de l’entreprise. Nous avons travaillé pour tout type d’entreprise : ETI, PME, … Nous agissons comme un couteau suisse qui sort le bon outil en fonction du besoin de l’entrepreneur, du chef d’entreprise ou du groupe.

Aujourd’hui nous fêtons nos 10 ans, et au vu du succès nous avons décidé de rebâtir ce service export que j’avais bâti à l’époque dans mon expérience précédente. L’idée était d’avoir un service export externalisé, à destination des entreprises avec une chaîne de valeurs complète (savoir chercher, identifier, qualifier des prospects, les contacter, les amener à découvrir une offre et savoir identifier sa pertinence, mettre en place un réseau de distribution, … et puis assurer le pilotage de toutes ces missions jusqu’à la confirmation des commandes.

Cela représente notre chaîne de valeurs depuis 10 ans ; mais depuis 2 ans, celle-ci a évolué et s’est digitalisée avec notamment la visioconférence et l’animation des équipes à distance, ce qui s’est montré particulièrement adapté à cette période Covid.

Dans les RH, nous sommes Bureau Européen de représentation pour des sociétés étrangères qui ont besoin d’intégrer des pays européens, mais de n’avoir qu’un seul interlocuteur. Notre maîtrise des langues nous permet d’être apte à gérer en direct une certaine partie des demandes.

Nous pouvons être à la fois une solution locale pour les étrangers mais nous pouvons également recruter des commerciaux au nom des sociétés et les piloter. Soit ils intègrent notre équipe soit ils sont mandatés au nom de l’équipe du client.

En moyenne CBCI c’est 5 personnes en permanence et, en fonction des missions, on ajoute des personnes pertinentes (salariés, étudiants en alternance, partenaires de l’OSCI). Nous avons bâti un bon réseau d’experts. Nous essayons toujours d’être apporteurs de solutions et force de proposition quelle que soit la problématique. Le maître-mot chez nous : « PP », Penser Possibilité.

Dites-nous en un peu plus sur le Commerce Extérieur français : les chiffres, les tendances, la situation post-Covid-19

Si on prend les chiffres du Commerce Extérieur en France, on est plutôt sur des chiffres déficitaires. La Belgique, qui est un petit pays, a rapidement compris qu’il n’avait pas le choix que de s’internationaliser. C’est la force des sociétés belges, et je prends beaucoup de plaisir à travailler avec elles car nous n’avons pas besoin de les convaincre que l’international est un must, une obligation, et même une nécessité. Ce qui n’est pas le cas parfois en France, où nous devons les convaincre que c’est ce qu’il faut faire pour que l’entreprise soit pérenne.

Les chiffres du Commerce Extérieur nous permettent de nous rendre compte que notre tissu de réseau de PME/PMI en France n’est pas au niveau de ce que peuvent être les PME allemandes ou italiennes qui sont beaucoup plus nombreuses. Nous avons besoin aujourd’hui de structurer et organiser le déploiement international de nos entreprises en France, en Belgique, en Europe. C’est une nécessité de survie par rapport à la mondialisation.

L’épidémie Covid-19 a fait que le monde s’est un peu arrêté. Les gens ont compris que finalement, protéger notre planète était vraiment important, qu’il fallait être attentif à faire des affaires à l’international mais de ne pas les faire n’importe comment ni à n’importe quel coût d’empreinte carbone.

Prenons l’exemple de la filière lin, qui est un point commun entre la France et la Belgique. Les meilleures fleurs de lin sont cultivées entre la Normandie, la Belgique et les Pays-Bas. Quand on voit qu’avant le Covid, ces fibres partaient pour être transformées en Chine, qu’elles revenaient en France pour être tissées et que celles-ci repartaient en Chine pour la fabrication des vêtements, eux-mêmes vendus par des marques françaises, qui réexportent à des clients chinois, c’est quand même une aberration. Derrière la filière lin, il y a un réel sujet de réindustrialisation de l’ensemble de la chaîne de valeurs. Si nous recentrons, nous allons pouvoir réindustrialiser nos pays, redevenir souverains, et avoir des échanges entre paires qui vont limiter l’empreinte carbone, réduire les coûts de transport et redonner du sens à notre travail, à valoriser nos savoir-faire et amplifier nos synergies.

Il y a aussi toute cette approche e-commerce qui fait que l’on peut être visible rapidement à l’étranger, et la période Covid n’a fait que mettre en exergue ce besoin d’internationalisation et de digitalisation. Ce n’est pas parce qu’on digitalise, que l’on perd le contact humain.

Être Conseiller du Commerce Extérieur de la France, qu’est-ce que c’est au juste ? Quel est son rôle et quelles sont ses missions ?

Les Conseillers du Commerce Extérieur sont des experts de l’international, dirigeants d’entreprises ou de services export, bénévoles, qui sont nommés par un décret du Premier Ministre et qui ont pour missions de conseiller les pouvoirs publics et de favoriser l’internationalisation des entreprises.

4 000 personnes ont ce statut semi-privé/semi-publique, fervents défenseurs de la croissance et du Commerce Extérieur. Ils sont 1 300 en France et le reste à l’étranger, souvent dans des grands groupes français.

Vous êtes également déléguée interrégionale de l’OSCI pour les Hauts-de-France et la Normandie. Qu’est-ce que l’OSCI ?

L’OSCI (Organismes Spécialisés en Commerce International), est une fédération qui regroupe des consultants privés triés sur le volet. Il concerne toute l’offre privée quand le Commerce Extérieur, lui, a une approche semi-publique/semi-privé. En terme d’accompagnement c’est une solution complémentaire à la Team France Export, c’est une approche beaucoup plus pragmatique et opérationnelle. Dans le métier de Conseiller en Commerce Extérieur nous sommes plus dans le bénévolat tandis qu’avec l’OSCI nous sommes plus dans l’accompagnement business des entreprises et l’opérationnel. Lorsque la Team France Export ou la Chambre de Commerce et d’Industrie ont besoin d’un consultant privé expert dans un domaine, elles peuvent aller piocher dans l’annuaire de l’OSCI et trouver l’expert.

Parlez-nous un peu de votre activité de coach dans le cadre du projet PROGRES ?

Le fait de travailler pour le projet Interreg PROGRES, dans lequel la CCFB est partenaire, est très enrichissant notamment par la diversité des projets de grandes ou petites entreprises. Nous accompagnons des porteurs de projets transfrontaliers : des entrepreneurs belges ayant la volonté de se développer en France et vice-versa.  Dans le cadre de ces sessions, nous sommes des experts complémentaires, dans le juridique, dans la protection de la propriété intellectuelle, des experts dans le marketing, le management etc. Pour ma part, je suis coach dans l’international.

L’objectif est d‘aider le porteur de projet à franchir l’étape suivante ; qu’il parte d’une page blanche ou qu’il soit déjà bien avancé dans son processus, nous adaptons notre accompagnement.

Par exemple, pour une entreprise belge qui veut s’implanter en France et à l’international, on va essayer de l’accompagner sur des étapes telles que : comment trouver ses clients et où les trouver. Nos conseils ont pour but de trouver la bonne approche, la bonne démarche afin que les actions de l’entreprise soient pérennes.

J’essaye de faire en sorte que chaque porteur de projet que j’accompagne ait un résultat concret à la fin de l’accompagnement. C’est également important pour moi d’en faire le suivi. Nous avons déjà accompagné plus de 20 projets.

Votre rapport à l’international

J’ai baroudé le monde entier, appris 5 langues, et cela m’a permis d’avoir depuis 30 ans une ouverture sur le monde, de comprendre comment il agit et surtout d’en comprendre toutes les subtilités. Comme mon entreprise, CBCI, est basée à Lille, cela fait sens d’être entre la France et la Belgique et d’accompagner tous ces porteurs de projets à bien asseoir leur expertise en France mais également à l’international.

« Je suis comme Obélix qui est tombé dans le chaudron. Je suis tombée dans le chaudron de l’international et comme j’adore nager, je nage dans les eaux troubles de l’international qui amène aussi des eaux calmes et claires .»  Cécile Boury

 

Crédit photo (ci-dessous) : Aurore Delsoir

Cécile Boury

CEO

69 Avenue du Président John F. Kennedy
59800 Lille

Tél: + 33 3 20 02 97 79 Email: contact@cecileboury.com

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